Conquis par le vol direct, nous avons décidé cette fois encore de partir avec la compagnie qui relie directement Toulouse à Dakar. En 20 ans, jamais voyage n’aura été aussi rapide.

Départ à l’heure. Arrivée à Dakar à 12h30. Sortis les premiers, passage en douane les premiers, récupération express des bagages puis … une file interminable pour scanner les bagages à la sortie.

Il faut savoir que l’arrivée à Dakar est particulière. Le passage en douane = présentation du passeport, photographie des pupilles et scan des 10 doigts. Puis, passage devant un nouveau douanier flegmatique qui feuillette nonchalamment le passeport pour … nous laisser passer !

Une fois les bagages récupérés et entassés sur les chariots, pour pouvoir accéder à la sortie de l’aéroport, il faut attendre dans une file qui nous ramène devant un scanner : déchargement des valises sur le tapis, passage sous le scanner et récupération des valises. Le tapis ne peut contenir que 4 valises. De fait, lorsque tout un avion débarque, un bouchon a vite fait de se créer et les valises de s’entasser.

Nous voilà donc englués dans une file qui s’étend jusqu’au milieu du « duty free ». Près de nous, une dame en pousse une autre en fauteuil roulant. Une agente des douanes leur ouvre un accès privilégié. Puis elle parcourt des yeux les voyageurs et son regard s’attarde sur les quelques fils un tantinet plus clairs qui balaient la chevelure de quelques membres de notre groupe. Son verdict est sans appel : « accès aux personnes âgées » ! Elle soulève la barrière et laisse passer tout notre groupe. Si l’on fait fi du petit coup au moral pour certaines personnes, il faut avouer que cela nous a bien arrangés !

Nos chauffeurs nous attendent sur le parking. On charge rapidement les bagages et en route. Trajet sans encombre jusqu’au village où nous arrivons 1h30 plus tard.

Encore une fois, il est agréable d’arriver de jour, de ranger les valises, de prendre la température ambiante avant de s’installer autour de la table pour une collation et de commencer à débattre des actions à mener.

La première nuit n’est pas si chaude, limite un peu fraîche. Il ne fait que 26° dans les chambres ! Après le petit-déjeuner sous la paillote, la journée peut commencer.

Ouverture des cartons, rangement de la nourriture, vérification du stock des vêtements à distribuer.

Répartition des tâches pour chaque membre de la mission.

Puis, tandis que certains filent à Joal faire les courses, acheter du poisson au port, sans oublier un petit détour par la banque, les autres restent au logement pour parfaire l’installation et affiner les listes de riz.

Pour cette mission, nous avons décidé de tester un nouveau concept au niveau de la distribution du riz. Le dernier voyage nous a clairement fait comprendre que nous ne pouvions pas continuer sur ce rythme infernal de livraison des sacs de 50 kg (environ 5 tonnes). Physiquement, c’est vraiment trop lourd à assumer. Lors de notre mission de novembre, nous en avons discuté avec notre représentant qui nous a proposé de procéder à des livraisons groupées.

Au fil des discussions, le concept a quelque peu évolué mais la base est restée. Nous avons décidé de conserver la livraison du riz pour une trentaine de familles. Les autres sont convoquées en 2 groupes sur 2 après-midis différents. Nous les informons par téléphone.

Puis, passage chez les boutiquiers avec la liste précise des denrées qu’il nous faut, lesquelles sont ensuite triées et réparties en 2 groupes : celles qui resteront chez nous pour les familles et celles qui partent chez Gigi pour les 2 après-midis de distribution à venir.

Quant au riz, nous achetons quelques 40 sacs d’un seul coup qui sont acheminés en charrette chez Gigi. Transport local oblige !

Un après-midi va être réservé à la visite des filleuls des membres du groupe. De ces visites surprises se dégagent beaucoup de joie et d’émotions partagées. On promet de se revoir dans les jours qui viennent.

Le séjour file, sans anicroche. Mais au bout de 3 jours, première alerte. Le robinet qui sert à remplir les bidons d’eau (pour la cuisine, le ménage, la lessive) ne fonctionne plus. Parallèlement, Hélène attire notre attention sur l’eau qui s’écoule sous l’évier. Une petite fuite ? Non, une grosse fuite qui a même imprégné le mur extérieur. Direction le quincailler pour acheter tuyau et autres joints nécessaires aux réparations.

Les visites des filleuls commencent. Certains, afin de profiter de la présence de leur marraine/parrain, s’installent une bonne partie de l’après-midi. Ce sont des moments propices aux échanges, à la découverte de l’autre. Il est très émouvant de voir cette petite fille heureusement surprise de revoir son parrain après quelques années d’absence, émouvant de l’entendre se rappeler leur première rencontre en pleine brousse alors qu’elle avait à peine 3 ans, émouvant de lire son bonheur sur son visage, de partager ces moments de complicité avec lui alors qu’elle n’a que 8 ans.

Ces moments privilégiés, chaleureux, pleins d’émotion donnent tout leur sens à nos actions sur le terrain.

Les livraisons démarrent. Lors de nos visites, ce nouveau concept nous permet de nous arrêter plus longuement, de discuter, de partager. Quant aux après-midis riz chez Gigi, c’est nous qui attendons les familles à l’ombre des manguiers ; de fait, il n’y a aucune contrainte de temps et nous prenons plaisir à partager avec des familles avec lesquelles nous n’avions parfois jamais échangé que des salutations.

Le jour de son anniversaire, Denis a décidé de nous régaler de quelques crêpes. Il les fait divinement bonnes ! On va se régaler !

Aujourd’hui, la journée s’annonce chargée. Le matin, visite à l’école maternelle de Ndoffane. Puis on continue vers Ndianda où nous allons saluer Maguèye NDAO, ancien maire avec lequel nous avons gardé d’excellentes relations. L’après-midi, l’une des participantes à la mission va rencontrer sa filleule et sa famille. Tous parlent français ; les parents nous invitent à découvrir leur travail. Ils possèdent un grand champ qu’ils cultivent en famille et sont très fiers de partager ce moment avec nous. Leur terrain est bordé d’une foultitude d’anacardiers et lors de notre départ, ils nous offrent des pommes de cajou. Nous terminons la journée par la distribution de quelques sacs de riz. Retour au logement à la nuit !

Dès le lendemain matin, le gros de la troupe part pour Joal acheter les sacs à dos pour la rentrée prochaine. L’après-midi sera consacré, encore et toujours, à la distribution du riz.

Pendant nos tournées, nous n’oublions pas de déposer des sacs de riz chez des familles nécessiteuses ainsi qu’ au centre des handicapés.

Notre séjour va être émaillé de quelques visites en brousse pour faire le point sur les chantiers que nous avions lancés en novembre 2024 :

  • la case des frères Barry,
  • la douche de Guedj,
  • le robinet de Bagana Wolof,
  • la nouvelle salle d’échographie du dispensaire ; elle devrait être très rapidement opérationnelle.

la construction en cours des bancs près de la salle d’échographie et des bancs et auvents devant la maternité.

Enfin nos pas nous mènent enfin sur le chemin de Foua-Loul pour la traditionnelle visite de la cantine.

La fin du séjour est là, il est temps de préparer les valises dans laquelle certaine souhaite glisser quelques souvenirs. Pour ce faire, elle va jouer les mannequins et faire l’animation dans la boutique de rue.

L’heure du départ a sonné. Voyage retour sans encombre.

Ici prend fin le compte-rendu d’une mission courte mais riche en évènements et émotions.