L’équipe de 5 personnes de l’association Florent qui participe à cette mission de janvier-2024 se retrouve à 11h à l’aéroport pour un départ prévu à 13h30.  Nous décollons avec 30 mn de retard… Premier petit couac !

Petite anecdote à l’escale de Madrid : à la descente de l’avion, une valise cabine qui avait été déposée devant la soute manque à l’appel. Elle contient un ordinateur. Après un petit moment de stress, elle est retrouvée dans la cabine de l’avion avec les bagages de l’équipage !

Départ pour Dakar à 18h30 avec encore 30 mn de retard. Notre vol va être « très secoué » pour cause de turbulences et nous allons trouver le temps long.

Sortis les premiers de l’avion, comme souvent nous allons devoir patienter pendant une heure pour récupérer tous nos bagages. Après chargement dans nos 2 taxis locaux et un trajet dans la nuit dont nous ne voyons pas la fin, nous arrivons au logement vers 1h du matin. Finalement, tout s’est bien passé. Inutile de préciser qu’après cette longue journée,  l’équipe ne tarde pas à rejoindre les chambres.

Notre première journée, qui débute par un petit-déjeuner sous la paillote, va être consacrée, comme à chaque arrivée, au ménage, au rangement des chambres et de la réserve.

Le soir venu, en cours de session « douches » … plus d’eau ! La cuve est vide ! C’était trop beau ! La nuit étant là, on ne peut faire que quelques petites vérifications rapides et terminer la douche à l’ancienne avec les bidons d’eau. Nous croisons les doigts pour que la cuve se remplisse dans la nuit.

Mais le lendemain matin, déception. Il n’y toujours pas d’eau à la salle de bain ni dans les sanitaires et, le comble, plus dans la cuisine pourtant alimentée par une cuve différente. La valse des bidons recommence.

L’équipe masculine se rend à Joal pour quelques achats (poissonnerie, denrées diverses, commandes de sacs à dos pour la rentrée 2024/2025, etc). Sans oublier le passage obligé à la banque ! Et là, surprise : la somme transférée depuis 15 jours de France n’est toujours pas sur le compte… Mais où donc est-elle ? Après 30 mn d’attente et plusieurs de coups de téléphone, la conseillère nous fait miroiter une réponse rapide. Ladite réponse arrivera quelques jours plus tard après plusieurs appels téléphoniques et autres échanges  de mails.

Pendant ce temps, au logement, l’équipe féminine s’active : poursuite du rangement, travaux administratifs et tri de la dizaine de cartons de vêtements qui seront distribués dans les familles nécessiteuses. Sans oublier le classement, par quartier ou hameau, des 35 cadeaux envoyés par les marraines/parrains via le transporteur qui achemine nos colis.

Au retour de Joal, nos « Mc Giver » se penchent sérieusement sur la panne d’eau. Nouvelle surprise : le robinet de l’arrivée générale est fermé ! Nous pouvions toujours attendre que les cuves se remplissent ! Nous finirons cette journée encore avec les bidons car les cuves ne se remplissent que la nuit.

Après le repas et la feuille de route prête, nous partons pour notre première distribution de riz. Pour cette mission, nos déplacements se feront avec 2 véhicules et un maximum de
4 sacs de 50 kg de riz/par coffre.

Le lendemain matin, nous constatons avec grand plaisir que les cuves sont pleines. Il n’y a pas à dire, c’est tout de suite mieux lorsque le robinet d’arrivée est ouvert.

Mais un nouveau grain de sable vient gripper la machine : les piliers en bois de l’avancée de la terrasse sont rongés par les termites. Direction le ferronnier du village et commande de nouveaux piliers en métal pour un remplacement rapide avant que ces petites bêtes n’aient l’idée de s’attaquer à la toiture…

Nous commençons les activités et visites dans le village :

  • Bibliothèque et jardin d’enfants « Le coin de Teddy » : échanges avec Penda, la responsable. Nous reviendrons porter des jouets.
  • Poste de santé : ni le chef de poste ni la sage-femme ne sont présents. Nous reviendrons.
  • Lycée : en l’absence de Mme la Proviseure, entretien avec le Censeur. Il nous fait visiter la nouvelle salle des professeurs que l’association FLORENT a financée et nous validons ensemble la date de son inauguration. Nous en profitons pour aller visiter le potager et le verger toujours très bien entretenus et arrosés par les élèves.

 

 

Le week-end arrive. Nous continuons nos activités au logement et la distribution des sacs de riz. Le tri des vêtements étant pratiquement terminé, nous remplissons les cartons afin de les donner dans les familles. Chaque voiture emporte un carton et des grandes poches dans lesquels les vêtements sont classés par tranche d’âge. Toute une organisation.

En route vers les hameaux de FOUA, nous nous arrêtons chez le jeune Guedj et sa maman pour découvrir leur nouvelle case que l’association a financée lors de la précédente mission.

Le dimanche toute l’équipe se mobilise avec efficacité pour l’élagage des arbres et arbustes de la cour qui sont très envahissants.

La distribution de riz de l’après-midi se fait sous le soleil et une chaleur proche des 40° !

La seconde semaine commence. Ce matin, quatre points sont prévus : le centre de handicapés, le poste de santé, la mairie et l’école Ste Bernadette pour prendre les photos des filleuls. Après être passés au centre de handicapés, arrêt pour saluer le Secrétaire de Mairie. Dans son bureau, nous faisons la connaissance d’une association alsacienne dont l’objectif est la collecte des déchets dans le village. Nous échangeons sur nos associations respectives.

Le Maire étant présent, il nous accueille dans son bureau. Une discussion s’engage sur nos projets ainsi que sur ceux qu’il mène ou projette de mener dans la Communauté de Nguéniène : création de postes de santé, de classes, acheminement de l’eau, création de
2 collèges à Ndofane et à Foua Loul afin de désengorger celui de Nguéniène. Il nous donne également des informations sur la nouvelle gendarmerie en construction dans le village.

Compte-tenu de l’heure à laquelle se termine notre entretien, nous rentrons directement au logement pour le déjeuner. Nous irons au poste de santé et à Ste Bernadette un autre jour. Le soir, palabres et détente sous la paillote tout en établissant le programme des prochains jours. 39 sacs de riz ont déjà été distribués !

Le lendemain, nous apportons des jouets au jardin d’enfants de Ndoffane (que nous avons fait construire il y a quelques mois). Nous y découvrons les 6 tables et 24 chaises que nous venons de leur offrir afin que les bambins poursuivent leur apprentissage confortablement.

Sur le chemin du retour, nous faisons une halte pour saluer l’ancien maire avec qui nous  entretenons toujours d’excellentes relations. Nous nous arrêtons ensuite à  l’école Ste Bernadette afin de photographier tous les filleuls.

Pendant la tournée de riz de l’après-midi, nous rencontrons le papa d’un filleul qui nous fait visiter son beau potager et en profitons pour lui acheter des légumes. A notre retour, force est de constater que la ronde des filleuls qui viennent au logement jusque très tard dans la soirée pour remettre des lettres a commencé.

La matinée suivante démarre sur les chapeaux de roues. A 9 h livraison à l’école Sounkarou-Dièye de denrées (riz, huile et oignons) pour la cantine (que nous parrainons depuis l’origine de l’association) ; 36 élèves, parmi les plus éloignés y prennent leur repas 2 fois par semaine.

À 12 h, inauguration de la salle des professeurs au lycée, en présence de Mme la Proviseure, de professeurs, du Chef du village, de représentants de la Mairie, des parents d’élèves et des élèves. A la fin la cérémonie, une plaque est dévoilée : « salle des professeurs Florent Guilhem ».

Les jours suivants se déroulent selon le schéma habituel : le matin, visites et travaux au logement (administratif, couture, ménage, lessives, etc). Retour à Joal pour les « Dupont & Dupond » avec nouveau passage à la banque et récupération des sacs à dos commandés précédemment. Mais aussi arrêt à la station-service afin de remplir le réservoir des voitures ; il n’est pas envisageable de tomber en panne car la station est à 15 km du village. Les après-midi sont invariablement consacrés à la distribution de sacs de riz.

Le samedi, nous avons rendez-vous avec l’Infirmier Chef de Poste du dispensaire. La discussion va porter sur l’implantation de 2 nouvelles salles : une salle pédiatrie et vaccination et une salle d’échographie. Mesures sont prises afin d’établir des devis pour ces nouveaux projets.

La deuxième semaine se termine. Le compte à rebours commence et il reste encore beaucoup de choses à faire même si 75 sacs ont déjà été distribués. Les soirées sont écourtées car la fatigue commence à se faire sentir pour toute l’équipe et les bras qui ont soulevé 3.75 tonnes de riz pèsent de plus en plus. Notre dernière semaine démarre avec le vent qui soulève des nuages de sable. L’horizon va être voilé jusqu’à la fin du séjour par un brouillard de poussière. Nous en respirons, nous en buvons et nous en mangeons !

Le lundi après-midi, réunion avec les instituteurs, les cuisinières et les parents d’élèves de Foua-Loul pour discuter du fonctionnement de la cantine. A cette occasion, pour la première fois, les parents d’élèves ont décidé de nous faire un cadeau pour nous remercier. Ils nous offrent 3 sacs d’environ 25 kg de cacahuètes non décortiquées et la valeur d’un sac d’arachides prêtes à être grillées !!!

Le lendemain, nous revenons à l’école de FOUA-LOUL, cette fois-ci pour prendre tous les filleuls en photo et assister à la mise en place de la cantine dans la salle rénovée par nos soins (carrelage, faïence, peinture et construction d’un abri bois).

A Nguéniène, un filleul issu d’une famille monoparentale très démunie a découvert émerveillé le cadeau de son parrain en plus du sac de riz et des denrées : un matelas bien épais.

Par ailleurs, un jeune homme à qui nous avons accordé un micro crédit sollicite un rendez-vous. Il va nous faire découvrir l’avancée de son projet : achat et élevage de poulets, de cochons et petit projet maraîchage. Il nous offre 10 œufs de ses poules.

Les activités se poursuivent :

  • distribution de riz,
  • rencontre avec les femmes de Ndoumène pour leur micro-crédit, lesquelles nous ont organisé une petite fête avec chants, danses et tam-tam,
  • accueil au logement des femmes de Keur Diomaye qui nous offrent des cacahuètes et du nougat « maison »,
  • retour au dispensaire avec le maçon pour établissement d’un devis,
  • pointage sur les listes des lettres et dessins remis par les filleuls,
  • point sur le budget avec notre correspondant Michel Diouf,
  • vérification des comptes,
  • début du tri des centaines de photos prises dans les écoles, dans les familles lors de la distribution des sacs de riz et des cadeaux offerts par les marraines/parrains et ailleurs…
  • accueil des familles de filleuls qui viennent nous apporter des cadeaux et lettres pour marraines/parrains. Cela se traduit par des dizaines de kilos de cacahuètes (que nous ne pourrons bien sûr par ramener).

Au fil de nos pérégrinations dans la brousse, nous sommes amenés à passer devant la concession « nomade » qui a déménagé lors de notre mission d’avril dernier. Les propriétaires nous invitent à la visiter. Tout a bien évolué : une clôture est en place, plusieurs cases ont été déplacées, des bananiers ont été plantés dont l’un arbore fièrement un beau régime de bananes.

Le vendredi, nous assistons à un tournoi de foot féminin, un moment très animé et très sympathique. Le match s’est terminé par les tirs au but ! Des félicitations chaleureuses sont adressées aux 2 équipes et à leur coach. Nous offrons un ballon à l’équipe gagnante.

J-3… le vent continue à souffler. Tout s’accélère comme d’habitude. Il faut faire le point sur les activités qui avaient été prévues et finaliser ce qui reste à faire.

Le samedi soir, pour fêter comme il se doit l’anniversaire de deux membres de l’équipe, un petit buffet a été organisé au logement avec nos amis de Nguéniène. Un moment convivial et joyeux !

Notre séjour se termine avec un bilan de 101 sacs de 50 kg distribués, soit 5 tonnes de riz. Le programme prévu est clôturé  avec, comme toujours, quelques actions supplémentaires à notre actif !

L’heure du départ a sonné. Les taxis sont à l’heure et nous partons pour l’aéroport de Dakar.

Dernière anecdote de cette mission. Les derniers jours, l’actualité en France nous a amenés à consulter régulièrement les nouvelles car notre heure d’arrivée à l’aéroport de Blagnac coïncide avec le début du blocage de ce dernier annoncé par les agriculteurs. Oups ! Nous avons tous « croisé les doigts » et cela a fonctionné. Nous avons pu quitter l’aéroport sans encombre et avons croisé les agriculteurs… sur la rocade. Ouf !

Notre séjour est terminé avec le sentiment d’avoir ajouté un maillon supplémentaire à la chaîne d’entraide et de solidarité qu’est l’association FLORENT.