L’infiniment petit fait trembler le monde entier.
La propagation du coronavirus a provoqué un confinement, l’état d’urgence et un couvre-feu de 20 h à 6 h du matin au Sénégal. Ceci a engendré un désastre, une crise communautaire car dans mon village de Nguéniène, les deux activités principales qui permettaient aux populations de se nourrir et de satisfaire à leurs besoins, à savoir l’agriculture et le commerce, ont été confinées.
La propagation du coronavirus a provoqué la fermeture du grand marché hebdomadaire du mercredi à Nguéniène qui regroupait des milliers et des milliers de commerçants et de visiteurs.
Ce marché était considéré comme principale source de revenus pour beaucoup et comme une banque pour d’autres. Sans ce marché, certaines familles seront privées de repas ou de la possibilité de payement de la scolarité de leurs enfants faute de pouvoir commercer.
Tout le monde s’y rendait pour vendre les produits venant des jardins (légumes, mil, arachides, etc…). D’autres y vendaient leurs bétails, volailles, poissons, etc… Hélas, après cette fermeture, tout le monde tombe dans une crise noire.
D’autre part, le manque d’eau…
Plusieurs années consécutives, de 2016 à 2019, on a vu la rareté des pluies ; les récoltes n’ont pas été bonnes, la nappe d’eau descend profondément, ce qui provoque aussi un manque d’eau crucial. Il faut creuser 15 à 20 m pour trouver un mince filet d’eau.
Que faire ? que dire ? où aller ? face à l’infiniment petit qui fait trembler le monde entier ?
Voici mon poème pour définir le coronavirus, quelques mots que m’inspirent une situation incompréhensible : « assis debout dans un coin au milieu de sa case, lisant un roman sans écritures sous la lumière d’une lampe éteinte, une histoire à son petit-fils dont la mère n’est pas encore née… »
L’infiniment petit fait trembler le monde entier.
Chères marraines, chers parrains, ce poème longuement réfléchi, pensé et écrit est un remède anticoronavirus qui doit nous amener à la réflexion, au retour sur soi, aux valeurs essentielles de partage.
Face à ces populations aux moyens très modestes, l’association FLORENT a très tôt entendu les cris et lamentations des habitants de l’autre rive, notre rive.
A vous tous qui avaient répondu à son appel, merci du fond du cœur pour votre geste magnanime. En moins d’une semaine, ce sont déjà deux tonnes de riz qui ont été distribuées aux familles des filleuls ainsi qu’à quelques familles nécessiteuses qui ont également bénéficié du soutien de l’association FLORENT, de votre soutien.
Mais comment respecter les mesures basiques d’hygiène sans eau. Là aussi, l’association FLORENT a répondu présent en débloquant cette semaine les fonds nécessaires à une adduction d’eau (création d’une dérivation sur la conduite centrale avec ajout et branchement d’un robinet) dans le village de Foua-Fassana.
A ce jour, c’est une première enveloppe de 675 000 F (1 040 €) qui a été débloquée pour faire face aux difficultés engendrées par le Coronavirus.
J’en termine pour aujourd’hui. Ceci est mon premier journal destiné à vous tenir informés régulièrement de la situation dans notre pays, dans notre village et dans les hameaux alentour. J’espère qu’il retiendra votre attention.
A très bientôt, chères marraines, chers parrains, pour une seconde édition.
Michel Gigi DIOUF
Correspondant et représentant de l’association FLORENT au SÉNÉGAL
Livraison de riz « solidaire » en images.