Pour cette mission, nous avons fait un choix, celui de vous emmener avec nous, dans notre quotidien à Nguéniène, comme si vous y étiez… C’est parti !

Départ de Toulouse en fin de matinée avec -4° au thermomètre mais sous un beau soleil. Le choc va être rude à l’arrivée !!!

Vol sans encombre ; on va quand même se faire remarquer par les fous rires répétés et sonores de certain… Arrivée à l’heure à Dakar en début de soirée avec 30°.

Le passage en douane se fait sans encombre  mais les bagages se feront attendre pendant près d’une heure. L’aventure commence ! Départ pour Nguéniène et arrivée en début de nuit. Surprise, Hélène nous attend pour nous souhaiter la bienvenue. Elle en profite pour nous informer qu’il n’y a pas d’eau au logement !  Demain, il fera jour, ou plutôt tout à l’heure (il est 2 h), on avisera.

Après une petite nuit de sommeil, c’est le vent qui nous souhaite la bienvenue au saut du lit !!!

Lors du petit-déjeuner, Sylviane, dont c’est l’anniversaire, a le plaisir de recevoir un joli bouquet de bougainvillées de la part de son mari ; tendre attention au milieu de la brousse !

Puis les choses sérieuses commencent. Michel et Claude creusent la cour à la recherche des canalisations pour tenter de trouver le circuit d’eau et, avec un peu de chance, la fuite… Mais ça ne va pas être si simple. Premier passage obligé par la quincaillerie du village pour acheter coudes et autres raccords.

Pendant ce temps, les filles font du rangement et Hélène nous prépare notre premier repas. En concertation avec elle, nous prenons certains de ses plats en photos et envisageons d’en faire un recueil de recettes.

L’après-midi se poursuit avec les mêmes occupations pour chacun : suite réparation canalisation avec plusieurs « aller-retour » chez le quincaillier et tri des cartons de cadeaux des marraines/parrains arrivés par le transporteur quelques semaines plus tôt.

Un nouveau petit contretemps : les cartes SIM achetées en mai dernier ne fonctionnent pas ! Il faudra aller à Joal pour régler le problème.

Le soir, nous nous régalons d’un super dîner d’anniversaire avec foie gras, magret séché, charcuterie, fromage et toasts grillés, accompagnés d’un petit vin blanc. Un régal !

L’eau étant revenue vers minuit, remplissage des bidons pour finir la soirée en beauté.

Le lendemain, le vent est toujours présent et souffle par rafales soulevant des nuages de poussière qui s’infiltre partout. On va bénéficier de ce régime venteux pendant plus des 2/3 de notre séjour.

Après le petit déjeuner…. IKEA dans la brousse !! Montage de quelques petits meubles de rangement arrivés aussi par transporteur. Puis, tri des vêtements, mise à jour des listes avec les cadeaux et les lettres pour les filleuls.

Après avoir été réveillés à 5h30 par la mosquée d’à côté, à laquelle deux autres ont fait écho, on s’aperçoit que la chasse d’eau des toilettes fuit et que l’eau que l’on y verse à l’aide de bidons (puisqu’il n’y a pas d’eau dans le réseau), se retrouve à inonder le carrelage. Il faut donc remplacer la cuvette. Retour chez le quincailler qui, heureusement, en a en stock.

Mais qui dit changement de toilettes dit pas de toilettes pendant un temps non défini ! Journées compliquées à l’horizon…

Pendant que les hommes s’attellent à cette importante et urgente tâche, les filles et Michel Gigi commencent à déterminer dans quels quartiers nous allons commencer la distribution du riz. Chacun son rôle : tandis que Gigi rationalise au mieux l’itinéraire, chacune planche sur son dossier (y-a-t-il des cadeaux/lettres à prendre pour cette tournée, combien de sacs de riz, combien de pots de tomates, de savons, de kilos de sucre… en fonction du don reçu).

 

Entre-temps, livraison du sable par charrette pour les travaux (carrelage, support cuve, …). Les hommes ayant décidé d’ajouter une cuve pour la cuisine en complément de celle de la salle de bains, Martial, le maçon, arrive pour construire le support de la cuve cuisine tandis que Benoît, le carreleur, arrive pour commencer à poser la faïence de la paillotte. La gent féminine va mettre toute sa créativité et son habilité au service de Benoît qui aura la chance de bénéficier de la participation active de Sylviane et de Françoise au cassage des carreaux et de Domi en « pro de la carrelette » !

Du coup, nous avons gagné des galons et surtout la confiance et l’admiration de Benoît qui n’en revient pas que des femmes puissent faire du carrelage et lui donner des conseils techniques, qu’il a d’ailleurs acceptés avec plaisir. Il ne savait pas que nous sommes des couteaux suisses ! Il nous a donc désignées comme « cheffes architectes ».

Après cette journée encore bien remplie, on va dîner en plein vent, avec 26° et se geler. On enfile les pantalons, les polaires, on tend une natte en travers de la terrasse pour se protéger un peu. Vivement que la paillotte soit terminée et que l’on puisse s’y réfugier à l’abri des rafales.

Et pour finir la soirée, une petite coupure d’électricité puis le retour de l’eau dans le réseau vers 23h30 ce qui nous permet de remplir des bidons pour le lendemain.

On attaque fort dès le matin. Le remplacement des toilettes étant en cours, elles sont toujours indisponibles car il faut attendre que tout soit sec pour poser la nouvelle cuvette ! Donc, on se débrouille…

Deuxième point fort, la fuite est toujours présente. Michel commence à creuser une nouvelle tranchée en partant du compteur et trouve une « belle fuite » juste après le robinet de coupure, lequel a été changé il y a peu de temps à la demande et par les services de l’eau …. Allo le « ministre de l’eau »….

Pendant ce temps, le reste de la troupe commence l’élagage des bougainvilliers avec un pincement au cœur ; les fleurs sont tellement belles ! On va quand même en laisser quelques-unes, histoire d’en profiter pendant notre séjour.

Le plombier, salarié de la société de l’eau, arrive pour réparer la fuite mais comme il n’y a toujours pas d’eau, il faudra attendre ce soir vers minuit pour voir si c’est bon ! Plus tard, Michel essaiera de négocier avec le Directeur de la société de l’eau en lui expliquant que cette fuite est due au changement de compteur effectué par leurs équipes et à leur demande. Nous ne sommes en rien responsables. Le Directeur reconnaît tout mais… « la fuite est située après le compteur donc vous devez payer. Oui, mais vous avez exigez que l’on change le compteur, c’est vous qui avez fait les travaux donc l’erreur vous est imputable. Oui, mais… la fuite est après le compteur, donc vous devez payer ». Et, afin qu’on ne nous coupe pas le compteur maintenant que l’on a un peu d’eau, on va effectivement payer pour 100 m3 d’eau évaporés dans le sable suite à une fuite que nous avons nous-mêmes trouvée et dont la responsabilité leur incombe. Inutile de se fatiguer plus longtemps dans des pourparlers stériles. Ainsi va le Sénégal !

Après cette matinée chargée, l’après-midi est dévolu à la distribution de riz comme les jours précédents et comme ce sera le cas les jours suivants. D’âpres négociations vont s’engager chez Abdallah, l’un des boutiquiers, concernant l’achat des sacs de riz dont les prix ont augmenté depuis le matin… Devant son entêtement, décision est prise d’aller se servir ailleurs !

Dîner tranquille et pour ne pas perdre les bonnes habitudes, remplissage de 23 bidons d’eau pour le lendemain car même si la fuite est réparée, l’eau n’arrive toujours pas au logement dans la journée puisque nous sommes « en fin de circuit » !

 

Nouvelle matinée bien remplie : certains prennent la direction de Joal pour faire le plein de carburant, procéder aux achats divers et récupérer le poisson directement au port… Passage par la banque pour retirer des fonds mais… les fonds ne sont pas arrivés alors qu’ils ont été envoyés depuis une dizaine de jours. Bizarre ! Un agent de guichet promet de faire des recherches…

L’après-midi est encore consacré au riz et nous rentrons le soir avec 6 poules et poulets que nous lâchons dans notre cour et qui vont très vite trouver le chemin du poulailler.

Le carrelage de la paillote a bien avancé mais … Benoît avait oublié  qu’il avait un mariage le lendemain ; du coup, il ne reviendra que lundi !!

Ce soir, dernière douche avec l’eau de la cuve car elle doit être vidée et démontée afin de construire un nouveau support plus stable et plus solide pour une nouvelle cuve beaucoup plus lourde. A partir de demain, plus d’eau dans la salle de bains ni aux toilettes… l’utilisation des bidons sera obligatoire. Donc, on attend 23h30 pour s’adonner à notre activité préférée : remplir un maximum de bidons !

Samedi : aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Claude et pour ne pas être en reste, sa charmante épouse va lui apporter son petit café au lit (aucune photo disponible !).

Le petit-déjeuner terminé, on finit de vider la cuve de la salle de bains et elle est démontée de son support. Les maçons vont s’occuper de la construction de la nouvelle base. A ce propos, il est donc nécessaire d’effectuer plusieurs voyages chez Michel Gigi qui habite tout près afin de remplir à nouveau des bidons à son robinet pour les travaux car notre remplissage de la veille au soir ne suffit pas.

Après-midi, distribution de riz et le soir, encore un bon repas d’anniversaire.

Le dimanche est une journée plus calme et nous recevons la visite de quelques étudiants avec qui nous avons de longues conversations sur leurs projets, sur leurs conditions d’études et de logement (catastrophiques), sur la vie, sur leur vie. Ces échanges sont très intéressants pour eux comme pour nous.

Nous allons visiter la case que nous avons financée lors de notre dernier séjour. La propriétaire a fait des économies pour pouvoir y adjoindre une seconde case pour les enfants, une douche et un WC. Les tranchées sont en cours et des briques ont été moulées au fur et à mesure sa capacité à réunir quelques fonds. Devant son investissement, son opiniâtreté et sa dignité, nous décidons de l’aider encore une fois et de financer le reste des travaux.

Dans la nuit, le vent a rugi ! Vers 6 h, Michel se lève pour remplir des bidons destinés à poursuivre les travaux. Le petit-déjeuner terminé, les hommes, accompagnés de Martial, partent à Mbour
(1 heure de route) afin de tenter de trouver une nouvelle cuve. Car, ces messieurs ont démonté la cuve de la salle de bains avant de se préoccuper d’en acquérir une nouvelle. Et précisément, depuis
3 jours, ils en cherchent une mais en vain. Alors on va croiser les doigts ! Mais la chance est de notre côté car ils vont revenir avec une cuve et une anecdote. La cuve ne rentrant pas dans le coffre, ils l’ont arrimée sur le toit, à la sénégalaise. Et alors que tout chauffeur sénégalais peut transporter au moins 1 fois la hauteur de son véhicule sur son toit sans que personne ne trouve à y redire, nos voyageurs « tout blancs » se font arrêter par la maréchaussée pour chargement hors dimensions et écopent d’une contravention. Au moment de la régler à l’agent, notre Baroudeur qui était également le chauffeur du moment, sort ostensiblement sa carte professionnelle en même temps que son permis. Ce que voyant, l’agent ému (ou impressionné) en découvrant le tampon du Ministère de tutelle, décide d’annuler la contravention et les laissent repartir en leur souhaitant une bonne journée.

Mais les filles aussi ont une anecdote à leur raconter. En train de vaquer à leurs occupations, elles ont tout d’un coup entendu des cris puis un mouvement de foule en déplacement provenant de l’école d’en face. Inquiètes, elles ont aussitôt fermé le portail au loquet et attendu, pas trop rassurées. Le cortège s’est éloigné dans le village. Il s’agissait d’un mouvement de grève des lycéens qui soutenaient le mouvement de grève des enseignants et protestaient de ne pas pouvoir suivre leurs cours vu que le Gouvernement ne bougeait pas. Vous suivez ??? De fait, les lycéens en grève, allaient déloger les collégiens, puis les primaires et tout ce petit monde se retrouvait gentiment dans les rues. La première fois, c’est assez impressionnant. Puis, on s’habitue, l’ambiance est bonne enfant. Nous avons revécus cette situation pendant plusieurs jours d’affilée.

Du coup, photographier les enfants dans les écoles a relevé du parcours du combattant puisque précisément, ils n’étaient pas en classe. Mais, on a fini par y arriver.

Déjà plus d’une semaine que nous sommes arrivés. Il fait très chaud. Les travaux de raccordement de la nouvelle cuve sont en cours et on espère que ce soir on pourra se doucher sans avoir à soulever des bidons à tour de bras car on a quand même tous mal au dos de devoir lever tout ce poids à longueur de journée.

Dans le cadre de nos projets d’aide aux femmes, nous avions pris la décision en bureau d’aider Hélène à se loger dans de meilleures conditions car les siennes sont précaires et nous affectent tous particulièrement. Ce soir, nous avons donc organisé un apéro dînatoire et lui avons concocté un petit rébus. Elle ne comprenait pas très bien où nous voulions en venir mais c’est avec émotion qu’elle a accueilli notre proposition de lui construire une nouvelle case, plus grande, en dur, avec électricité. Même le vent était de la partie puisque ce soir il s’est calmé et nous profitons d’une soirée douce, paisible et joyeuse.

Le lendemain est une journée repos ou tout au moins une matinée détente. Départ à 8h15, direction la réserve naturelle de Bandia. Nous emmenons Hélène sous prétexte d’aller faire des courses au marché de Mbour où elle nous servirait de guide. En cours de route, on s’arrête tout d’abord à Warang chez un médecin pour se renseigner sur les tests PCR à faire pour notre retour et prendre rendez-vous puis dans une quincaillerie pour un achat complémentaire de faïence. On continue notre route, on la fait discuter et ainsi Hélène s’aperçoit que l’on est à Bandia précisément lorsqu’on arrive à Bandia.

Nous allons vivre un super safari en compagnie d’un guide qui nous donne les explications au fur et à mesure : intéressant et instructif. Ce sera un formidable moment, une parenthèse de quelques heures au milieu des animaux, de leurs bébés, de la nature. Nous en reviendrons avec de très belles photos et surtout de magnifiques souvenirs gravés dans nos mémoires !

Au retour, plusieurs arrêts : courses à Auchan Mbour, puis arrêt au marché pour trouver des tissus, des fermetures, que nous trouverons finalement à Joal, et de la mousse de garnissage que nous trouverons chez le quincailler de Nguéniène. Il n’était pas nécessaire d’aller si loin pour trouver notre bonheur.

Mais il ne faut pas tarder ; il est urgent de passer à la banque avant que les bureaux ne ferment car depuis une semaine nous n’avons toujours pas de nouvelles de notre argent ! Ces péripéties vont durer jusqu’à 3 jours avant notre départ, à savoir 3 semaines. A force d’aller à la banque, de téléphoner, on va finir par apprendre que l’argent a été viré sur un compte au nom de l’association que le précédent gérant nous a obligés à fermer il y en environ … 5 ans ! Et donc, la question qui nous est posée en boucle : « pourquoi, avez-vous fait virer de l’argent sur un compte qui est fermé ? » Heureusement que nous avons les mails sur les téléphones car nous sommes en mesure de prouver que nous avons demandé un virement sur le bon compte. L’erreur provient donc bien de la banque elle-même. Nous précisons aussi que c’est le précédent gérant qui nous a fait signer des papiers et obligés à fermer ce second compte (que l’on nous a d’ailleurs obligés à ouvrir à l’ouverture), il y a environ 12 ans ; en fait, ce gérant n’avait rien fait. Vous suivez toujours ? Le compte était en sommeil et l’argent est parti dessus. Donc, il va falloir le virement sur le compte courant en fonctionnement ; mais pour le virer, il faut payer. Pas moyen d’obtenir la gratuité. C’est de leur faute, la responsable d’agence le reconnaît, mais c’est la règle ; il faut payer, autrement pas de virement ! Pas de virement, pas d’argent ! Fatigués, on abandonne, on paye et on rentre enfin en possession de  nos fonds… Ouf !

En rentrant, on récupère aussi les sacs à dos pour les collégiens et lycéens commandés en début de semaine et qui seront stockés jusqu’à la rentrée prochaine.

De retour au logement et après cette journée bien remplie où tout le monde a bien profité et s’en est mis plein les yeux, nous inaugurons la douche que l’équipe de foot du quartier nous a aidés à hisser sur son socle et que nous avons remplie à grands renforts de bidons puisqu’il n’y a toujours pas d’eau sur le réseau, excepté la nuit. Nous prenons aussi et enfin nos quartiers sous la paillote, avec apéro et dîner. Super ! Fin d’une belle journée !!

 

Le lendemain matin, visites de courtoisie au collège et au lycée où nous rencontrons la nouvelle Proviseure, très dynamique.

Les après-midis sont consacrés, encore et toujours à la livraison du riz avec, tout de même quelques moments privilégiés où nous partageons des instants et conseils couture avec Hélène.

Il y a maintenant 15 jours que nous sommes arrivés ; il fait très chaud, nous avons eu beaucoup de vent, mangé, bu et respiré beaucoup de poussière et nous commençons à être un peu fatigués.

Dimanche, journée normalement plus calme. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. De bon matin, il faut aller chez le quincailler acheter le nécessaire afin de réparer la fuite du robinet de la cuve à la cuisine qui a été constatée la veille au soir et se dépêcher car le quincailler ferme à 11 h. Les hommes partent rapidement après un petit-déjeuner expédié et reviennent mais avec une pièce manquante. Claude repart aussitôt. Tandis que Michel, la tête sous l’évier commence à réparer, on entend un cri : vite, il faut fermer le robinet de la cuve de la salle de bains. Le robinet vient d’exploser. Il y a de l’eau partout. Alerte ! Tandis que l’un s’emploie à déplier l’échelle, l’autre à colmater comme elle peut avec ses deux mains, la troisième tente d’appeler Claude chez le quincailler pour qu’il achète un nouveau robinet. Mais tandis que son téléphone resté dans la chambre sonne dans le vide, on entend le bruit du moteur devant le portail. Trop tard, il est déjà revenu. Il va falloir qu’il reparte et très vite. Changement du raccord à la cuisine, une, deux fois. On laisse sécher et pendant ce temps le nouveau robinet est installé à la cuisine. L’après-midi, petit temps de repos ; couture pour les unes, plomberie pour les autres, encore et toujours. Puis départ pour le riz. Il fait chaud, il n’y pas de vent aujourd’hui, un vrai temps estival. On travaille mais on profite. Sur le chemin du retour, on passe devant la nouvelle boulangerie qui s’est installée depuis peu. Intéressant ! On s’arrête et le boulanger nous fait visiter les lieux. Il vient de sortir une fournée. En discutant, il nous précise qu’il livre tous les matins à domicile. Rendez-vous est pris et désormais, jusqu’à la fin du séjour, nous aurons le pain dès 7h30 tous les matins.

De retour au logement, on fait le point de ce qui a été réalisé, de ce qu’il reste à faire : 80 sacs de riz ont été distribués à ce jour et il reste encore quelques cadeaux des marraines/parrains.

On se retrouve enfin pour l’apéro, notre pause de fin de journée. Tout est calme au village ; les gens sont regroupés autour des rares TV car le Sénégal joue la finale de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations de football). Notre repas est rythmé par les cris d’espoir, les vivats lorsqu’une « occasion » se présente ou qu’un but est marqué, parfois les soupirs de déception. Puis tout d’un coup, c’est une explosion de joie, les hourras fusent, des cris d’allégresse nous enveloppent de toutes parts. Pas besoin de TV, nous suivons l’actualité en direct, nous avons le son sans l’image… Le Sénégal vient de gagner la CAN pour la première fois de son histoire, le Sénégal est Champion. Les cris, les chants, les concerts de klaxon, les voitures qui démarrent sur les chapeaux de roues, les tam-tams, tout y est ! Nous sommes au cœur de l’évènement, nous le vivons de l’intérieur. Nos amis de Nguéniène sont ravis. Et le mot est faible ! La fête va durer une partie de la nuit !

 

 

Le lendemain matin, on expédie le petit déjeuner car il faut retourner chez le quincailler pour réparer encore et toujours la fuite de la cuisine. Pendant que ça sèche, on se concentre sur le planning car le compte à rebours a commencé et il nous reste encore à visiter et à prendre en photos les enfants des écoles Ste Bernadette et de Foua-Loul. Nous avons rendez-vous mais, au moment de partir, nous apprenons que le Président a accordé une journée chômée et payée à tout le monde du fait de la victoire de la veille au soir. Du coup, notre planning est à nouveau chamboulé et nous commençons à douter de pouvoir tout mener à bien avant notre départ.

De bon matin, on remplace donc les visites aux écoles par de nouvelles tournées de riz puisque les enfants sont à la maison ; on en profite aussi pour appeler quelques marraines via un réseau gratuit de telle sorte qu’elles peuvent partager en direct avec leur filleul(e) et sa famille. Le village est toujours étonnamment calme. Les gens doivent se reposer des suites de la liesse de la veille.

De retour au logement, on teste la cuve de la cuisine. C’est bon, plus de fuite, tout fonctionne. En revanche, il n’y a plus d’électricité depuis le matin ; on ne peut pas tout avoir ! Du coup, après le repas, impossible de prendre un peu de repos sous la caresse des ventilateurs alors que la chaleur nous écrase : 28° dans les chambres, 38° à l’extérieur ! De fait, nous allons plancher de concert avec Hélène sur les plans de sa case, faire un petit atelier couture et finir l’après-midi par la livraison de
20 sacs de riz.

Nous rentrons à la nuit et trouvons Martial, le maçon, qui nous attend pour discuter projets : le lancement de la case d’Hélène et en amont, la construction d’un « lavoir » dans un coin de la terrasse afin que nous puissions faire nos lessives plus commodément. Et oui, pas de machine à laver au milieu de la brousse !

Record battu, nous commencerons notre repas à 22 h, à l’heure espagnole…

Le lendemain, les cours ont enfin repris. Il faut donc faire absolument le tour de toutes les écoles avant le nouveau mouvement de grève annoncé pour la mi-semaine. Nos pas nous mènent en premier vers l’école Sounkarou Dièye où nous apportons notre participation à la cantine scolaire sous forme de sacs de riz, de sacs d’oignons et de bidons d’huile. Le Directeur et le représentant des parents d’élèves remercient très chaleureusement l’association FLORENT pour cette aide pérenne qui leur permet de faire manger les enfants toute l’année car les aides de l’Etat sont fluctuantes. La gestionnaire nous remet les comptes de l’année précédente.

Nous rendons ensuite visite à la Directrice de l’école Ste-Bernadette à qui nous remettons les frais de scolarité de mars et qui nous fait part de sa préoccupation face à ces grèves à répétition. Nous prenons les filleuls en photo.

C’est ensuite vers Ndoffane que nous partons afin de réceptionner officiellement la classe que nous avons financée lors de notre dernier voyage et qui a été construite entre-temps. Visite de la nouvelle bâtisse et échanges avec les instituteurs qui nous font également visiter un nouveau bâtiment en cours de construction qui servira de « réfectoire ».

Mais il n’est pas temps de s’attarder car nous devons rejoindre l’école de Foua-Loul, à l’exact opposé de l’endroit où nous sommes.

De nouveaux parrains sont en attente de filleuls et arrivés à l’école nous échangeons avec les instituteurs afin de recueillir les informations et des photos de nouveaux enfants qu’ils nous ont désignés. Nous remettons aussi au Responsable un carton de jouets.

Les trois prochains après-midi vont être consacrés à la livraison des derniers sacs de riz, à la réception des filleuls qui défilent tous les soirs pour nous porter des kilos d’arachides, de bissap, de coupons de tissus pour les marraines et parrains. Il est évident que nous ne pourrons pas tout emporter et qu’à notre tour nous distribuons le surplus à des nécessiteux du village avant notre départ. Rien ne se perd !

Le centre des handicapés n’est pas en reste et reçoit à son tour des sacs de riz à partager entre ses membres.

Michel Gigi et Marie Mado nous ayant invités pour le dîner, nous partons en « file indienne » avec nos lampes dans la belle nuit de Nguéniène ! Nous en profitons pour admirer les étoiles et faire quelques frayeurs à certains… On pourrait presque nous prendre pour les nains de Blanche Neige qui partent à la mine ! C’est un très agréable moment que nous partageons avec Michel, Marie Mado et Martial. Le retour se fait encadré par « 2 gardes du corps » (Michel et Martial) qui n’ont pas voulu que nous rentrions « seuls » dans la nuit noire et nous accompagnent donc jusque devant notre logement !

 

 

Le lendemain, pendant que les hommes rejoignent « résidence secondaire », la quincaillerie, l’équipe féminine va visiter Penda, la bibliothécaire, et traverse la rue en essayant d’éviter les bourrasques de sable pour rencontrer Adama, la nouvelle gestionnaire de la ludothèque/mini crèche « Le coin de Teddy » : 10 enfants sont actuellement présents.

L’équipe au complet se retrouve ensuite, direction le dispensaire pour la remise d’un carton de médicaments. Puis, nous passons par la maternité où nous remettons des vêtements naissance et « premier âge » à la sage-femme afin qu’elle les distribue aux mamans qui viennent d’accoucher.

Nous partons un peu plus loin dans la brousse, visiter une mamie dont la case a brûlé. Le toit a pu être refait grâce à l’entraide villageoise et quelques vêtements lui ont également été donnés. Pour notre part, nous participons en lui remettant du riz et des provisions, des bassines ainsi qu’une somme d’argent pour pouvoir faire face avec un peu plus de sérénité. La principale intéressée, mais également son fils et toutes les femmes présentes, nous remercient et sont très touchés par notre démarche.

Nous sommes à 4 jours du départ et, ça y est, on touche au but : distribution des 7 derniers sacs de riz et des derniers vêtements que nous offrons lors de nos tournées en brousse. Nous aurons donc livré 126 sacs de riz au total, soit 6.3 tonnes, au profit d’environ 140 familles.

De retour au logement, nous nous retrouvons, de plus en plus fatigués par le travail, la chaleur et surtout le vent, sous la paillote pour un dîner tranquille à la fin duquel Hélène nous a réservé une surprise ; elle a confectionné des sorbets glacés au bissap et au pain de singe. Un régal !

Avant dernier jour avant le départ. Le temps qui nous reste doit être utilisé au mieux ; donc, établissement du planning de la journée sous la paillotte, un peu à l’abri du vent et des bourrasques de sable qui s’infiltrent partout.

Départ pour le lycée pour un second rendez-vous avec Mme la Proviseure qui souhaite nous soumettre ses projets.

L’après-midi est consacré aux tâches administratives (pointage, classement, stocks divers…).

Nous avons rendez-vous avec un groupement de femmes à « 17 h + ». Le « + » est important car il donne une idée de l’infiniment grand, de l’infiniment approximatif… ! Vers 19h40, suite à plusieurs rappels téléphoniques, Michel Gigi nous informe « qu’il y a du retard » et que ce rendez-vous va certainement être remis au lendemain. D’accord !

Et tout d’un coup, à 20h….. une énorme surprise ! Au son des tams-tams, on entend frapper au portail : une trentaine de personnes, griots, femmes et enfants s’invitent dans notre cour.

Et pour notre plus grand plaisir, pendant plus d’une heure, ils vont nous offrir un spectacle. Les femmes débutent avec des danses puis les enfants, qui se sont déguisés entre-temps, prennent le relais, et nous interprètent des chansons, des danses et un très beau tableau vivant. Nous avons vécu une soirée inoubliable aussi belle qu’imprévue dans le noir absolu de la nuit sénégalaise sous le seul feu des étoiles. A la fin du spectacle, les femmes ont eu de belles paroles de remerciements et nous ont remis leurs cadeaux (arachides et nougats) toujours excellents, sauf pour notre ligne !

La soirée se termine par un dîner convivial et joyeux en compagnie de nos amis de Nguéniène. Très belle soirée en tous points.

 

Le lendemain matin, tout le monde se remonte les manches et s’attaque à l’élagage des arbres et des bougainvillées ; la saison des pluies sera là dans quelques mois et il faut entretenir afin de ne pas être trop envahis par la végétation à notre retour.

Les activités extérieures étant terminées, l’après-midi et le lendemain vont être plus tranquilles : petite activité couture partagée avec Hélène, pose d’une mosaïque colorée sur la planche lavoir, rangement du logement, etc… Puis, point sur les travaux d’avancement des 2 cases en cours et avis sur l’aménagement de la cuisine de Marie-Mado : une cuisine vue par des femmes pour une femme ! Du coup, pas mal d’éléments ont bougé en rapport du projet initial vu par des hommes qui ne font jamais la cuisine…

Soirée tranquille sous notre paillotte, pimentée par la visite des derniers filleuls et une petite panne d’électricité.

Le jour du départ est arrivé ; ultimes rangements au logement et agencement des valises. Mais comment va-t-on ramener tous ces cadeaux ? Impossible ! Comme à chaque fois, nous redistribuons le surplus autour de nous ; arachides, bissap et autre pain de singe, sans oublier nos amis de la basse-cour que nous ne pouvons emporter, vont faire le bonheur de plusieurs familles.

En fin d’après-midi, après des « au revoir » chaleureux à Hélène, Michel et Marie Mado qui nous a fait l’amitié et le plaisir de rentrer plus tôt de son travail pour passer avant notre départ, nous prenons la route pour l’aéroport que nous rejoignons sans encombre en début de soirée.

Les formalités sont assez rapides et tout le monde est « ready2fly » ! Nous sommes tous passés et, de fait, rassurés car compte-tenu des informations contradictoires que nous recevions de la part d’Air France concernant les tests (on le fait …. on ne le fait pas… il est inutile ou nécessaire…), nous avions pris la décision collégiale de ne pas le faire mais certaines personnes étaient un peu stressées…..

Nous attendons patiemment le moment d’embarquer et nous voilà enfin installés à nos places. Les minutes passent et l’avion ne bouge pas…. Puis une annonce du commandant de bord nous renseigne : l’avion doit subir une intervention. Avec beaucoup d’humour, il nous informe que les ouvriers doivent monter sur des escabeaux et que l’on peut imaginer le temps que cela prendra. Il l’estime à 30 mn. En réalité, on va décoller avec une heure de retard qui ne sera pas rattrapée à l’arrivée. On va rater la correspondance pour Toulouse et devoir attendre le prochain vol ; heureusement qu’il y avait encore des places disponibles !

Nous atterrissons enfin à Blagnac. Il fait 5° alors que la veille nous étions à environ 40°. On s’y est psychologiquement préparés, mais on accuse quand même le choc (climatique) !

Qu’importe, nous sommes contents de rentrer à la maison, contents de notre séjour qui pourra encore une fois s’appeler « histoire d’eau », contents de tous ces petits tracas qui nous retardent parfois, nous apportent pas mal de fatigue mais nous amusent toujours et pimentent notre séjour.

D’ailleurs, sans ces petits tracas, qu’aurions-nous à raconter de marrant ? Encore une fois, en faisant le bilan, on ne peut que constater que ce séjour a été très agréable, que toute l’équipe a bien travaillé, que nous avons donné le sourire a beaucoup de personnes et que chacun a apporté, dans la mesure des ses moyens et de son ressenti, « une petite pierre à l’édifice » qu’est l’association FLORENT… une belle association !